Incendie Bolloré Logistics : premiers résultats d'analyses

Mis à jour le 27/01/2023

INCENDIE BOLLORÉ LOGISTICS :
POINT SUR LES RÉSULTATS D’ANALYSES DES DIFFÉRENTS PRÉLÈVEMENTS EFFECTUÉS

 

À la suite de l’incendie de l’entrepôt Bolloré Logistics à Grand-Couronne, le 16 janvier 2023, deux séries d’analyses ont été engagées.

La première portait sur les mesures d’urgence, réalisées par les sapeurs-pompiers, permettant d’évaluer un éventuel risque immédiat pour la population. Ces résultats n’ont révélé aucun élément de risque, y compris concernant l’acide fluorhydrique. Tous ces résultats d’analyses ont été rendus publics.

Dans le cadre de l’évaluation des impacts sanitaires et environnementaux consécutifs à l’incendie, une deuxième série de prélèvements a ensuite été effectuée. Leurs résultats sont analysés au sein de la cellule post accident, réunie dès le lendemain de l’incendie. Cette dernière est composée des représentants de la préfecture de la Seine-Maritime, de la préfecture de l’Eure, des SDIS Service départemental d'incendie et de secours 76 et 27, de la DREAL direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement, de l’ARS, de l’Office français de la biodiversité (OFB), d’ATMO Normandie et de Santé publique France. Ce sont les premiers résultats de ces travaux qui sont présentés dans ce communiqué.

1 – Eau potable

Afin d’évaluer l’impact du panache sur les eaux destinées à la consommation humaine sur son passage dans la Seine-Maritime et dans l’Eure, l’ARS Normandie a fait réaliser 15 prélèvements dès mardi 17 janvier au niveau de 7 réservoirs aériens situés à proximité du site de Grand-Couronne et de 8 captages d’eau du secteur environnant, dans les départements de la Seine-Maritime et de l’Eure.

Des analyses sur de nombreux paramètres (COV, HAP, métaux, perfluorés, dioxynes, furanes…) ont été menées, en supplément des contrôles sanitaires habituellement réalisés par les services de l’ARS Normandie. Les résultats obtenus à ce jour ne mettent pas en évidence de concentrations significatives sur les paramètres recherchés. Ceux-ci sont tous inférieurs aux limites de références sanitaires. La qualité de l’eau du robinet reste donc pleinement propre et saine à la consommation.

Les résultats sur 3 captages détectent la présence de composés perfluorés (PFAS), inférieurs à la nouvelle norme de 0,1µg/l (ou 100 ng/l). Cette présence était déjà identifiée avant l’incendie pour le secteur alimenté par les captages de La Chapelle à Saint-Etienne-du-Rouvray (76). Dans les autres captages de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (76) et de Caumont (27) où les PFAS n’avaient pas, jusqu’ici fait l’objet de recherches, les analyses ont permis de les détecter pour la première fois sans remettre en cause la potabilité de l’eau distribuée, en raison de seuils inférieurs à la norme.

Concernant les PFAS déjà identifiés avant l’incendie sur les captages de La Chapelle à Saint-Etienne-du-Rouvray, un plan d’actions est d’ores et déjà mené par l’ensemble des acteurs (services de l’État, Métropole Rouen Normandie). Pour ce qui concerne les deux autres captages de Saint-Aubin-lès-Elbeuf et Caumont, de nouvelles analyses et échanges interservices seront menés pour mieux investiguer la présence de PFAS.

Afin de bénéficier d’analyses sur une période plus longue, une seconde campagne de prélèvements va être réalisée sur l’ensemble des captages dans les prochaines semaines. À moyen terme, ces secteurs constitueront, par mesure de précaution, une zone de vigilance renforcée pour l’ARS dans le cadre de son plan de contrôle sanitaire réglementaire des eaux potables.

Encore une fois, ces résultats ne viennent en aucun cas remettre en cause la potabilité de l’eau.

2 – Surveillance épidémiologique

Sur le volet santé, une surveillance épidémiologique spécifique a été mise en place afin de détecter d’éventuelles augmentations inhabituelles de recours aux soins d’urgence. Cette surveillance repose sur l’analyse des données des services d’urgences de la métropole de Rouen et de l’association SOS Médecins Rouen via le dispositif SurSaUD®. Un codage associé, spécifique et circonstanciel, a été mis en place afin de repérer tout acte en lien avec l’incendie de Grand-Couronne.

Aucun signal sanitaire lié au recours aux soins d’urgence n’a été détecté depuis la journée du 16 janvier 2023, à ce stade. Un point épidémiologique a été publié sur le site de Santé publique France :
https://www.santepubliquefrance.fr/regions/normandie/documents/bulletin-regional/2023/surveillance-du-recours-a-la-medecine-d-urgence-incendie-d-entrepot-a-grand-couronne.-point-epidemiologique-au-24-janvier-2023

La surveillance se poursuit par Santé publique France, mais sans évolution significative des indicateurs surveillés, la publication d’un point épidémiologique ne sera pas reconduit.

3 – Rétention des eaux d’extinction
Concernant les rejets des eaux d’extinction de l’incendie dans l’environnement, les prospections réalisées en Seine par l’OFB et la gendarmerie fluviale, le long du quai, à hauteur de l’entrepôt sinistré et au niveau des points de rejets des eaux pluviales de la zone industrielle ainsi que les contrôles réalisés dès le 17 janvier n’ont montré aucun rejet d’eau souillée à l’extérieur du site. Les constatations n’ont relevé aucune pollution des milieux aquatiques, tant dans la Seine qu’aux abords du site incendié. Ces constatations sont confirmées par les résultats d’analyses au niveau des points de rejets, qui ne montrent pas de concentration significative sur les paramètres température, conductivité, oxygène et pH, en lien avec l’incendie de Grand-Couronne.

4 – Qualité de l’air

ATMO Normandie a collecté les analyses des prélèvements d’air réalisés les 16 et 17 janvier, en Seine-Maritime (….) et dans l’Eure par leurs soins ainsi que ceux opérés par le SDIS Service départemental d'incendie et de secours 76 en plusieurs points et selon différentes méthodes (canisters, sacs Tedlar®). Les résultats des paramètres monoxyde de carbone (CO), oxydes d’azote (Nox) et dioxyde de soufre (SO2) dans les sacs Tedlar® peuvent être comparés aux mesures en continu réalisées sur certaines stations de la métropole rouennaise. Pour ces paramètres, les résultats sont du même ordre de grandeur que les mesures en continu réalisées au même moment sur l’agglomération et très inférieurs aux seuils d’information et de recommandation des personnes sensibles.

En ce qui concerne les analyses réalisées dans les canisters, les résultats sont tous inférieurs aux valeurs sanitaires de références dites aiguës. Ces dernières sont utilisées pour renseigner sur les effets sanitaires que la population générale pourrait ressentir en cas d’exposition prolongée de 1 à 14 jours à un polluant.

Sur le site de la rue de La Londe à Grand-Couronne, localisé sous le panache de fumées, où une forte odeur de brûlé a été ressentie, les paramètres benzène, toluène et chlore ont été détectés. Toutefois, les concentrations mesurées sont toutes inférieures aux valeurs sanitaires de références dites aiguës. De l’acétonitrile a également été détecté, mais à un niveau inférieur au seuil olfactif.

À noter par ailleurs que le lithium et les composés organiques chlorés et fluorés susceptibles d’être émis dans ce type d’incendie n’ont pas été retrouvés dans les échantillons. Les résultats d’acides minéraux (dont l’acide fluorhydrique susceptible d’être émis lorsqu’une batterie au lithium brûle) sont tous inférieurs aux limites de quantification du laboratoire.

5 – Résultats à venir

Enfin, des prélèvements d’eaux d’extinction, d’air et de retombées éventuelles de poussières (par lingettes), effectués dans les deux départements, ont été confiés au bureau d’études INERIS Institut national de l'environnement industriel et des risques le 18 janvier. Les résultats de ces prélèvements n’ont pas été reçus à ce jour.

*********

Cette communication des premiers résultats des travaux menés par la cellule post accident confirme les constats réalisés au cours de l’incendie par les sapeurs-pompiers et sera complétée par les résultats à venir, ainsi que par la publication du rapport sur les sites internet des préfectures de la Seine-Maritime et de l’Eure.

Enfin, à noter que dans l’arrêté préfectoral de mesures d’urgence imposées à l’exploitant, il lui est fait obligation d’évacuer l’ensemble des déchets produits par le sinistre et d’évaluer la nature des retombées.

Télécharger ARS Agence Régionale de Santé - Prélèvement Eau - 16.01.23 - Incendie Highway France Logistics PDF - 2,55 Mb - 27/01/2023
Télécharger OFB - Résultats des mesures eau in situ Seine - 17 janvier 2023 PDF - 0,18 Mb - 27/01/2023
Télécharger ARS Agence Régionale de Santé - EDCH Incendie Bolloré - 17.01.2023 PDF - 0,60 Mb - 27/01/2023
Télécharger Tableaux de mesures- Atmo Normandie PDF - 0,88 Mb - 27/01/2023