Sur le ruisseau des Marnes...

Dans le cadre de la SNAP (stratégie nationale pour les aires protégées), une réflexion visant à renforcer la préservation de la biodiversité du ruisseau des Marnes, affluent de la Calonne dans l’ouest du département, a été menée conjointement par les Directions Départementales des Territoires et de la Mer (DDTM) de l’Eure et du Calvados.

Ce petit ru ainsi que son bassin versant sont propices à l’existence de plusieurs espèces protégées ou patrimoniales, inféodées aux milieux aquatiques. On peut citer notamment l’écrevisse à pieds blancs, l’alyte accoucheur, ou encore le triton alpestre.

Au-delà du statut de protection dont bénéficient ces espèces, leur conservation nécessite de préserver les habitats nécessaires à leur alimentation, reproduction, repos ou survie, appelés «  biotope » de l’espèce. C’est l’objet de l’arrêté préfectoral de protection de biotope, tel que définis dans le code de l’environnement.

Le diagnostic environnemental conduit par la DDTM direction départementale des territoires de la mer de l’Eure, en 2019, a confirmé les observations faites par l’Office Français de la Biodiversité de présence d’une espèce protégée dans la partie amont du ruisseau : l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes).

Pour se reproduire, cette espèce exige une bonne qualité de l’eau, notamment une faible teneur en matières organiques, mais aussi un couvert végétal en berges assez dense. Ce couvert maintient une température de l’eau relativement stable en procurant des zones ombragées et crée un système racinaire développé en sous-berges, propices à l’évolution de l’écrevisse à pieds blancs.

Cette espèce est dite « parapluie », c’est-à-dire que le maintien de ses bonnes conditions de vie traduit un milieu favorable à de nombreuses autres espèces d’intérêt écologique, relevées sur le terrain.

Un arrêté inter-préfectoral a été signé le 21 mai 2021, après deux ans de travaux administratifs et de concertation, portant protection du biotope de l’écrevisse à pieds blancs sur ce cours d’eau dit « ruisseau des Marnes » et une partie de son bassin versant.

Une série de mesures de protection s’applique désormais sur le lit mineur du cours d’eau, sur ses berges (largeur de 5 mètres), sur une mare située en amont de la source ainsi que sur une partie du bassin versant (à cheval sur les deux départements).