L’Eure et l’accueil des réfugiés

En raison de sa longue tradition d’accueil des personnes opprimées dans leur pays pour leur origine, leur pensée, leur orientation politique ou sexuelle, la France accueille et intègre des réfugiés sur son territoire. Dans l’Eure, les services de l’État, les opérateurs et les acteurs associatifs collaborent pour mettre en place des actions dans le domaine de l’emploi, du logement ou encore de la maîtrise de la langue française. La semaine de l’intégration, organisée du 11 au 15 octobre 2021, a été l’occasion de mettre en avant le travail des acteurs de terrain.

Un logement pour être en sécurité

Pour pouvoir construire une vie dans leur pays d’accueil, les réfugiés ont besoin d’un logement sûr qui leur permettre de préparer la suite de leur parcours.

Dans ce cadre, J.Filippini, préfet de l’Eure, est allé à la rencontre des équipes de l’association YSOS au centre provisoire d’hébergement de Bernay. En effet, suite à la crise en Afghanistan, vient d’être mise en place la mission «APAGAN», afin de permettre de mobiliser des logements sur l’ensemble du territoire afin qu’ils accueillent les familles en provenance d’Afghanistan. L’État, avec les collectivités territoriales volontaires, recherche ainsi des logements pour des familles qui bénéficieront d’un accompagnement sur plusieurs mois par un opérateur spécialisé, avec l’objectif de les rendre autonomes et insérées dans la société. Ainsi, dès mai, plusieurs familles dont l’un des membres avait travaillé pour le gouvernement français en Afghanistan ont été accueillies.

Le français pour s’intégrer

L’apprentissage du français est une condition essentielle pour pouvoir s’intégrer dans la société. Dans le cadre du contrat d’intégration républicaine (CIR), l’étranger primo-arrivant passe un test de positionnement écrit et oral sur la plateforme de l'OFII, destiné à mesurer ses compétences linguistiques en français. En fonction des résultats et donc des besoins identifiés, quatre parcours de formation linguistique peuvent être prescrits, qui visent tous une progression vers le niveau A1 du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL).

Outre les actions du CIR, l’État soutient les actions locales de formations linguistiques. En 2018 a été créée la « Plateforme de Coordination linguistique d’Évreux ». Celle-ci a pour mission d’améliorer l’accès à l’offre de formation associative pour les habitants d’Évreux, d’animer un réseau des opérateurs du territoire et de mobiliser les partenaires institutionnels et financiers. Cette plateforme est portée par Éducation Formation et est financée par l’État à hauteur de 52 000 €. Dans ce cadre, I.Dorliat-Pouzet, secrétaire générale de la préfecture de l’Eure et sous-préfète d’Évreux, a pu assister à deux séances portant sur l’apprentissage du français organisées par l’association AL2E (Association Amicale Laïque Evreux Est). En effet, ces séances bénéficient du soutien méthodologique de la plate-forme linguistique et de l’appui financier de l’État.

Un emploi pour s’émanciper

Un job-dating a été organisé le 15 octobre avec Pôle Emploi entre une quinzaine de réfugiés et des professionnels dont les secteurs sont en tension, notamment ceux du du bâtiment et de la restauration. Le but ? Mener une série d’entretiens courts pour permettre aux réfugiés de trouver un emploi et aux recruteurs de pourvoir des postes vacants. Pôle Emploi s’est particulièrement engagé dans l’accompagnement de ce public particulier, qui ne maîtrise pas toujours parfaitement le français et pour qui les codes du CV et de l’entretien d’embauche ne sont pas toujours acquis. C’est la raison pour laquelle ils ont bénéficié au préalable d’une journée de formation spécifique afin d’améliorer la présentation de leur CV et de s’entraîner à l’entretien d’embauche. À la fin de la matinée, plusieurs d’entre eux avaient décroché des contrats, notamment dans le secteur de l’hygiène. Un premier pas vers l’indépendance financière et la concrétisation de nouveaux projets !