Le loup est de retour : un comité de suivi pour surveiller sa progression dans l’Eure

Les services de l’État suivent très attentivement les cas de prédation sur ovins, dont ont été victimes plusieurs éleveurs du département depuis avril 2021. Chacune de ces situations fait l’objet d’une visite sur place de la part de l'Office Français de la Biodiversité afin d’en préciser les circonstances et de recueillir d’éventuels indices.

19 cas de prédation où la responsabilité du loup ne peut être exclue ont été recensés en 2021. Ces cas de prédation sont situés essentiellement dans le sud-ouest du département de l’Eure, dans la vallée de la Charentonne. Des analyses génétiques sont en cours sur des indices (poils et crottes) relevés à proximité des cas de prédation.

Les premiers résultats reçus le 17 novembre 2021 confirment que les échantillons de poils prélevés à Saint-Aubin-le-Guichard le 4 août 2021 sont bien d’un loup gris de lignée italienne. En complément, le réseau loup lynx national a validé l’observation visuelle d’un loup gris dans le secteur de Vernon le 11 novembre 2021. Ce sont les premiers indices confirmant la présence d’un loup dans le département.

Le loup est aujourd’hui une espèce strictement protégée. Après avoir été complètement éradiquée du territoire national en 1939, la population de loup recolonise progressivement le territoire de façon naturelle, d’abord depuis l’Italie puis aujourd’hui à partir de la population installée dans le grand quart sud-est de la France (Alpes et Jura) et dans le Massif central. L’évolution de la population conduit des individus isolés, dits en « dispersion », à quitter leur meute pour prospecter de nouveaux territoires.

Dans ce contexte, le préfet de l’Eure a présidé le 18 novembre 2021 un premier comité de suivi associant les acteurs concernés (agricoles, forestiers, associatifs, services de l’État…) pour partager avec eux l’ensemble des informations disponibles, et assurer un suivi renforcé des indices et observations.

Le comité de suivi a notamment validé les actions suivantes :

  • la mise en place d’une surveillance renforcée de l’espèce, afin de recueillir tous les indices de présence possibles ;
  • la mise en place immédiate d’un dispositif d’indemnisation des éleveurs concernés en cas de prédation constatée, lorsque la responsabilité du loup ne peut être exclue ;
  • la mise à disposition progressive de matériel d’effarouchement auprès des éleveurs en cas d’urgence.