Vallée de l'Eure

D’une superficie de près de 2700 hectares, ce site a été désigné zone spéciale de conservation par arrêté du 26 décembre 2008 pour préserver des bois et des pelouses calcaires. Il avait été proposé dès 1998 et a fait l’objet d’un nouveau périmètre en 2002 pour inclure des forêts de ravin. Site morcelé le long de la vallée de l’Eure, entre Montaure et Mesnil-sur-l’Estrée et sur une partie de la vallée de l’Iton, entre Amfreville-sur-Iton et Évreux, il comprend 80 % de forêts dont la moitié sont des hêtraies à lauréoles.

La vallée de l’Eure possède sur ses deux versants des bois calcicoles et des pelouses à orchidées exceptionnels du fait de la nature crayeuse du sol et de l’orientation nord/sud de la vallée.

Du fait de son exposition, la vallée constitue un couloir de remontées d’influences chaudes et continentales dans le contexte humide et atlantique de la Normandie. Elle est ainsi, pour de nombreuses espèces d’affinités méridionales, la limite nord de leur répartition.

Les habitats d'intérêt communautaire couvrent 60 % du site, 45 % d’habitats forestiers et 15 % de pelouses.

Les milieux qui ont justifié la désignation du site sont essentiellement :

  •  des hêtraies-chênaies à lauréole ou jacinthe des bois et des frênaies de ravins ;
  •  des pelouses sèches abritant de nombreux insectes et une flore patrimoniale ;
  •  quelques prairies de fauche ;
  •  quelques landes à genévrier commun ;
  •  des milieux rocheux type éboulis et grottes non exploitées.

Les autres milieux sont des boisements, des prairies, des friches, des peupleraies, des cultures et quelques zones urbaines.

Plusieurs espèces animales d'intérêt communautaire ont été répertoriées sur le site.

55 communes ont une partie de leur territoire dans le site. Le régime de propriété est essentiellement privé.

La sylviculture est orientée principalement vers la production de bois de chauffage et la chasse qui se pratique sur l’ensemble du site.

Les cultures se concentrent sur les flancs des coteaux. Les parcelles pentues où se pratiquaient autrefois élevage, culture de plantes tinctoriales, viticulture ou arboriculture, sont aujourd’hui pour la plupart abandonnées. Or seuls le débroussaillage, le fauchage et le pâturage extensif permettent de contrôler l’envahissement des coteaux par les ligneux et d’entretenir une diversité de milieux favorables à la diversité biologique.

Le site est parcouru par deux chemins de grande randonnée, le GR 26 et le GR 222. Le vélo tout terrain, la randonnée équestre et la spéléologie sont les principales activités sportives exercées sur ce territoire.

Les risques de dégradations des habitats sont liés à la pression urbanistique et aux aménagements (routes, parkings...), à la sous-exploitation des terres qui favorise l’embroussaillement et à la surexploitation du milieu par surpâturage ou sylviculture intensive. Une fréquentation importante de certains milieux peut être dommageable : piétinement, décharges sauvages, récolte abusive de plantes, pratique du motocross, du quad et des 4x4 sur les pelouses.

L’entretien des bords de route par gyrobroyage et pulvérisation d’herbicides le long des talus peut aussi affecter des habitats d’intérêt communautaires. De même que l’élagage et le fauchage des végétaux sous les pylônes des lignes électriques sans ramassage des produits de coupe provoquent l’enrichissement des sols (eutrophisation) et dénaturent les milieux.

Depuis 15 ans, on constate une légère régression de la surfaces des habitats en pelouses et en prairies maigres de fauche et une dégradation de l’état de conservation de ces habitats.

Les objectifs de gestion pour préserver forêts et pelouses figurent dans le document d’objectifs approuvé en 2005.

Pour les forêts, l’objectif est de concilier production et protection. Pour cela il convient de :

  •  maintenir une mosaïque de milieux en privilégiant les espèces et les milieux rares : certains fourrés peuvent être conservées, les fruticées ont un rôle dans la chaîne alimentaire, l’aspect paysager est pris en compte ;
  •  maintenir ouvert ou reconquérir les milieux intéressants en marge des boisements via des contrats Natura 2000 ;
  •  favoriser les espèces inféodées aux stades tardifs de la forêt en maintenant des arbres morts, debouts ou à terre, et des arbres vieillissants ;
  •  concilier habitats forestiers et sylviculture : travailler avec les essences du cortège en privilégiant la régénération naturelle, pratiquer des éclaircies fortes pour favoriser la flore des sous-bois, ne pas déssoucher s’il y a coupe d’arbustes, éviter les aménagements cynégétiques ;
  •  planifier la gestion.

Pour préserver les pelouses, l’objectif est de favoriser le milieu ouvert, tout en maintenant une mosaïque d’habitats. Pour cela il convient de :

  •  débroussailler en conservant le Genévrier commun ;
  •  faucher en fin d’été et ramasser les produits de la coupe ;
  •  pratiquer un pâturage extensif ;
  •  limiter ou arrêter la fertilisation du sol.

Des premières actions ont été mises en œuvre par le biais de contrats.

Le Conseil Général de l’Eure a été désigné structure porteuse pour le suivi et la mise en œuvre du document d’objectifs.

Le comité de pilotage rassemble de nombreux partenaires qui ont été associés à la rédaction du DOCOB et qui sont associés à sa mise en œuvre.

Télécharger la fiche d’identité du site.

Liens utiles

Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Natura-2000,2414-.html

Inventaire national du patrimoine naturel
http://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR2300128

DREAL Haute-Normandie
http://www.haute-normandie.developpement-durable.gouv.fr/natura-2000-r123.html

Conseil général de l’Eure
http://www.eure-en-ligne.fr/cg27/cache/offonce/natura_2000;jsessionid=791286612037D5657789D887710DB63A

Mise à jour des données : septembre 2014