Une première « Permanence  éphémère » pour les victimes de violences intrafamiliales organisée dans l’arrondissement des Andelys

Les forces de sécurité ont enregistré 142 000 victimes de violences commises par leurs partenaires en 2019, en augmentation de 16 % sur un an. Et une femme décède tous les 2 jours, victime de son conjoint.

Les violences intrafamiliales existent dans tous les milieux sociaux et peuvent prendre des formes différentes bien au-delà de la situation la plus connue de la femme battue par son conjoint :

  • Femmes harcelées par leur ex conjoint qui représentent une part non négligeable des cas les plus graves et des féminicides
  • Hommes victimes de violences conjugales. Sujet longtemps perçu comme marginal ou tabou, ils représentent, au niveau national, 28 % des violences conjugales enregistrées ces 10 dernières années.
  • Violences sexuelles, viols conjugaux ou incestes, qui font aujourd’hui l’actualité et dont on peine encore à mesurer l’ampleur
  • Enfants témoins de violences conjugales dont on mesure aujourd’hui qu’ils sont également des victimes collatérales dont le traumatisme doit être pris en charge
  • Violences des parents sur leurs enfants, physiques ou psychologiques, qui ont augmenté pendant la période de confinement
  • Adolescents ou jeunes adultes délaissés par leurs parents, parfois mis à la porte du domicile familial et dont il faut malheureusement rappeler que cela constitue une violence que la loi interdit
  • Violences des enfants, adolescents ou adultes sur leurs parents ou grands parents : violences physiques, psychologiques ou financières

La crise sanitaire et le confinement qui a été mis en place pour contenir l’épidémie de la Covid 19, ont vu la situation de nombreuses victimes se détériorer. Le huis clos familial a exacerbé les situations de tension, de conflit, généré ou amplifié les situations de violence.

En mars 2020, alors que les structures d’accueil et d’accompagnement des victimes de violences étaient fermées, l’Etat s’est mobilisé pour permettre aux associations de poursuivre leurs activités. Parce qu’ils sont des lieux de vie et de passage, les centres commerciaux ont été sollicités pour les accueillir sous forme de « permanences éphémères ». Dans le département, une première permanence a été créée au sein de centre Carrefour à Évreux, en partenariat avec le CIDFF et l’association Accueil Service.

Entre avril et mai 2020, cette action a permis à plus de 30 personnes qui n’étaient pas connues des services et des associations, d’être prises en charge et accompagnées.

Fort de cette première expérience dans l’Eure, les services de l’Etat ont souhaité renouveler et pérenniser la démarche. Des moyens spécifiques ont été provisionnés pour organiser une campagne de permanences dans tout le département en 2021.

Dans l’arrondissement des Andelys, Virginie Sene-Rouquier, sous préfète des Andelys et Blandine Fornier, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité ont ainsi pu mettre en place la première permanence de l’année au sein du centre commercial E.Leclerc de Vernon qui a accepté de mettre à disposition ses locaux et sa logistique pour accueillir les professionnels du CIDFF.

Entre le 8 et le 13 mars, 12 personnes victimes dont des femmes mais aussi des hommes et des enfants, qui n’étaient pas connues des services, ont pu engager un parcours pour sortir de leur situation de violence.

D’autres permanences éphémères seront programmées dans le département qui permettront de compléter les dispositifs permanents existants dans une logique d’ « aller vers » indispensable pour pouvoir toucher un public particulièrement vulnérable.